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Christophe André, Les émotions, Extraits conférence du 27 mars 2018

Christophe André, Les émotions, Extraits conférence du 27 mars 2018

La méditation pleine conscience, comme la sophrologie, vont permettre d’apprendre à réguler le thermostat des émotions, c’est-à-dire à réguler ses émotions.

Il s’agit de faire des émotions UNE FORCE pour améliorer la communication.

L’émotion est un mouvement, la définition scientifique en 3 points :

  1. C’est une réaction à un changement extérieur ou en soi. (Comme les pensées qui nous traversent)
  2. C’est une réaction automatique spontanée qui ne peut pas être empêchée.
  3. C’est un changement biologique dans le corps, dans nos pensées.

Il n’est pas toujours facile de faire la différence entre l’émotion et le sentiment :

  • L’émotion c’est un enchaînement de changements biologiques et état d’esprit qui nous bougent, nous remuent.
  • Le sentiment : il s’agit, là, de la prise de conscience de ces changements et nous apprend sur notre façon de vivre à chaque instant.

DAMAZIO (neurobiologie des émotions) nous indique que les émotions servent à mieux raisonner pour prendre des décisions et nous motivent à inventer (arts, techniques) donc les émotions sont à l’origine de la culture humaine.

Le sentiment dépend aussi du passé et son degré d’importance, sa puissance dépend de notre histoire et donc sera différent suivant les individus.

Toutes les émotions sont précieuses,
ce sont des signaux.

La tristesse est un signal sur ce qui se passe et ne me convient pas, l’angoisse également.

Toutes les émotions sont constructives qu’elles soient agréables ou désagréables.

La première fonction de l’émotion est la survie de l’espèce.

La peur alerte du danger et induit une réaction : la fuite ou le combat.

La colère est là pour intimider, évite le combat et calme l’adversaire.

L’émotion agréable nous donne envie pour la survie.

Les émotions peuvent être classées par la valence : est-ce agréable ? ou désagréable ? et en fonction de leur intensité.

L’émotion consomme beaucoup d’énergie, donc c’est normal de ne pas avoir, trop souvent, de fortes émotions. S’il y’avait de fortes émotions plusieurs fois par jour ce serait trop énergivore.

Il existe des émotions mixtes

C’est un mélange de plusieurs émotions comme la nostalgie = souvenirs heureux, bonheur auquel s’ajoute la notion du passé liée à la tristesse.

Paul EKMAN (1975) a constitué des photos avec des expressions du visage et les a présentées à plusieurs populations de continents différents. Il en a déduit qu’il existait des émotions exprimées de la même manière : elles sont universelles : colère, peur, joie, surprise, dégoût, tristesse.

Et qu’il existait des émotions culturelles, comme, la fierté, le mépris, le sentiment amoureux, l’admiration, le respect, qui s’expriment différemment. Par exemple, regarder dans les yeux est une marque de respect pour certaines cultures alors qu’au contraire, dans d’autres cultures la marque de respect est de baisser le regard.

Certaines émotions sont inées

Par exemple, les personnes aveugles de naissance n’ont jamais vu les mimiques du visage pourtant elles ont les mêmes expressions du visage que tout à chacun lorsqu’une émotion les traverse.

Et en même temps notre manière d’exprimer les émotions est en constante évolution, notamment à travers les films, la télévision.

C’est anormal lorsque les émotions sont ressenties de manière explosive, ou prolongée ou de manière non adaptée à la situation.

Il est possible d’être débordé par ses émotions = hypersensibilité ou hyper-réceptivité, hyper réactivité émotionnelle. Ces émotions sont excessives et fatigantes voire épuisantes. C’est comme les personnes allergiques, il n’y a aucun contrôle sur les réactions émotionnelles et cela peut être une forme de souffrance.

L’émotion provoque un état d’Eveil suivant la valence :

Si l’émotion est désagréable : cela mobilise le système nerveux sympathique, les muscles se tendent, le cœur s’accélère, déclenche la production d’adrénaline et de neuro-adrénaline (angoisse, stress).

Si l’émotion est agréable : cela mobilise le système nerveux parasympathique jusqu’à l’apaisement, la détente.

Il y’a une modification des neurotransmetteurs qui se multiplient : cela déclenche la production de la sérotonine et de l’ocytocine (hormones du bien-être) grâce aux émotions sociales agréables.


C’est intéressant, les émotions sont contagieuses, quand on ressent une émotion le groupe autour reçoit l’information. La méditation de pleine conscience aide à la prise de conscience de ses émotions, tout comme la sophrologie, elle se pratique en position assise confortable mains sur les cuisses.

Le cerveau ne fait pas la différence entre le réel ou l’imaginaire d’un film car l’émotion est réelle dans les deux cas. C’est la même chose, lorsqu’on se raconte nos scénarios, on rumine des idées négatives, difficile de les freiner bien souvent, et comme le cerveau ne fait pas la différence entre le réel ou non on vit les émotions liées à ces pensées.

D’où l’intérêt des évocations agréables que nous pratiquons en sophrologie.

Aujourd’hui, on parle d’intelligence émotionnelle : GOLDMAN est parti d’un questionnement : « Pourquoi certaines personnes très intelligentes ratent leur vie ? »

L’intelligence émotionnelle, c’est à la fois la capacité à :

  • Observer, ressentir les émotions
  • Comprendre et nommer les émotions
  • Réguler les émotions
  • Exprimer les émotions

L’intelligence émotionnelle s’applique à nous-même et aux autres.

IL y’a un lien entre notre émotion, l’énergie que l’émotion consomme, et le système immunitaire dans ses capacités. Les émotions agréables renforcent le système immunitaire.

L’intolérance aux frustrations que l’on peut observer chez certains enfants, c’est l’enfant qui est toujours dans le plaisir, et qui n’accepte pas ce qui est contraignant, ce qui est déplaisant car « il a toujours tout vécu comme il voulait » cela vient de la survalorisation et de la surconsommation qui développent le plaisir immédiat.

La sérotonine, hormone du bonheur, ne se développe pas quand il y’a toujours du plaisir immédiat, car le plaisir immédiat déclenche la dopamine qui elle-même en augmentant diminue la production de sérotonine. Ce qui en découle, c’est l’intolérance aux frustrations et cela rend l’individu très vulnérable aux aléas de la vie.

L’intelligence émotionnelle est liée, en partie, à l’attitude parentale. En tant que parent vous pouvez permettre à l’enfant de mettre des mots sur ce qui se passe pour l’enfant, lui permettre d’apprendre à se connaître et à se réguler, par exemple en lui demandant :

« Qu’est-ce que tu ressens dans ton corps, qu’est-ce que tu te dis, quand tu es en colère ? ».

Par cette démarche, le parent aide l’enfant qui met des mots, module, apaise, nomme les émotions en décrivant ses ressentis.

Je propose un samedi par mois un atelier de sophrologie pour se reconnecter à ses émotions, ou pour les réguler lorsqu’elles deviennent envahissantes.

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